Au lieu de lutter contre l’UDC, le Conseil d’Etat ferait mieux de s’engager pour l’employabilité des jeunes

Le 8 septembre dernier, le Conseil d’Etat vaudois et les Hautes Ecoles ont envoyé un communiqué de presse pour exprimer tout le mal qu’ils pensaient d’une politique migratoire contrôlée. Le 9 septembre – soit le lendemain – le Conseil d’Etat annonçait une augmentation du chômage dans notre canton, indiquant que les jeunes étaient particulièrement touchés par ce phénomène. Au lieu de perdre du temps en s’occupant de mener campagne contre l’initiative de l’UDC, le Conseil d’Etat ferait mieux de se préoccuper des conditions-cadres favorisant l’employabilité des jeunes vaudois.

Pour se donner de la contenance, la majorité rose-verte du Conseil d’Etat a associé les Hautes Ecoles qui seraient menacés par la dénonciation de l’Accord sur la libre circulation des personnes (ALCP) en cas de OUI à l’initiative de limitation. Or, il n’y a rien de plus faux si on en croit le Message du Conseil fédéral du 20 mai 2020 (point 1.4.1) : D’après la proposition de règlement de la Commission européenne concernant Horizon Europe, la première catégorie, qui englobe jusqu’ici les États AELE, se réduirait aux seuls États membres de l’EEE, raison pour laquelle la Suisse n’en ferait plus partie. Puis : (…) l’association pleine ou partielle de la Suisse à Horizon Europe doit en tout cas être négociée avec l’UE et précisée dans un nouvel accord. Ainsi, indépendamment du sort de l’initiative de limitation, le Conseil fédéral reconnaît que l’accord sur la recherche devra de toute manière être renégocié.

Puis, hier, le Conseil d’Etat a dû annoncer une augmentation du chômage et a relevé que les jeunes en fin de formation ou d’études sont particulièrement touchés. Durant les trente derniers jours, près de 1’000 jeunes Vaudoises et Vaudois arrivés au terme de leur formation ont dû s’inscrire au chômage. « Je trouve maladroit de la part du Conseil d’Etat et des Hautes Ecoles de communiquer leur opposition à l’initiative de limitation, moins de 24 heures avant d’annoncer une hausse du chômage attestant que les travailleurs indigènes, plus précisément nos jeunes sortants de formation et des études, ne trouvent pas d’emploi lorsqu’ils arrivent sur le marché du travail », a commenté Jacques Nicolet, conseiller national de Lignerolle.

Plus de frontaliers en 2020 qu’en 2019 dans le canton de Vaud, malgré la pandémie

Confirmant les doutes émis par le député et municipal de Ste-Croix, Yvan Pahud, et selon les données de Statistique Vaud, le nombre de frontaliers dans notre canton a encore augmenté en 2020 et ceci malgré la pandémie et les menaces réelles sur l’emploi des Vaudoises et des Vaudois. Au 30 juin 2020, 33’839 frontaliers étaient annoncés dans notre canton contre 31’858 au 30 juin 2019, soit une augmentation de près de 2’000 frontaliers durant les 12 derniers mois. Or, il faut remonter en septembre 2017 (donc près de deux ans plus tôt) pour retrouver une augmentation de 2’000 frontaliers. Non seulement la pandémie n’a pas freiné l’engagement de frontaliers, mais ce phénomène a même été accéléré.

Au lieu de répéter son credo contre l’UDC pour se joindre à la grand-messe de ceux qui voient le monde à genoux devant Bruxelles, le Conseil d’Etat ferait mieux de soutenir l’emploi des Vaudoises et des Vaudois et de lutter contre la démesure et les excès en appelant à voter OUI à l’initiative de limitation.

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